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je me souviens de pemberley

  • Je me Souviens de Pemberley de Michèle Calméjane Schneiter

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    je me souviens de Pemberley, Michèle calméjane schneiter, edilivre, austenerie française, orgueil et préjugés, Jane Austen, Jane Austen FranceTitre : Je me Souviens de Pemberley

    Auteur : Michèle Calméjane Schneiter

    Langue : Français

    Roman : Orgueil et Préjugés

    Genre : ??

    Note : 3/5

     

       Il s'agit plus ou moins d'un livre auto-édité (chez Edilivre), qui m'a été proposé par son auteur. Nous retrouvons ici les personnages principaux de Jane Austen, à la même époque et à la même période mais les choses se déroulent différemment. En vous faisant cette description approximative de ce qu'est ce roman, je ne peux m'empêcher de soulever le premier point négatif de ce récit et très certainement le plus gênant de tous : rien ne justifie les changements auxquels nous sommes confrontés. Ni un évènement particulier qui se déroulerait au début et transformerait l'histoire par un effet boule de neige, ni un avant propos de l'auteur qui nous expliquerait sa démarche. Le résultat est que le lecteur se sent perdu au milieu des premiers chapitres et que j'ai ressenti confusion et interrogation au lieu du plaisir de replonger dans un univers qui me comble.

       Pour autant, si, comme toujours, je vais soulever tous les petits détails qui m'ont dérangée ou pourraient être améliorés, j'aimerais établir immédiatement que le livre est bien écrit, et a été parfaitement corrigé, ce qui, dans le monde de l'auto-édition, mérite amplement d'être souligné. J'ai vu des livres sortir de grandes maisons d'édition avec plus de coquilles que celui-ci. Il est également agréable à lire, et je ne me suis pas faite prier pour tourner les pages, impatiente de savoir comment Darcy et Lizzy allaient enfin se retrouver...

       Ce qui lui manque, en revanche, et c'était prévisible, c'est le travail professionnel d'un éditeur qui pousse l'auteur dans ses retranchements, l'oblige à s'interroger sur la cohérence du récit et l'utilité de certains éléments. Je passe sur certaines maladresses, et même sur certaines erreurs qui ne collent ni avec l'époque, ni avec les caractères des personnages parce que je sais que beaucoup d'entre vous seront plus indulgents que moi sur ces points et ne seront pas gênés dans leur lecture. Mais je ne peux m'empêcher de déplorer cette tendance, que j'ai observé chez beaucoup d'autres auteurs d'austeneries, de vouloir en faire trop. On se retrouve souvent avec des personnages célèbres, un voyage en France ou en Amérique, des aventures rocambolesques qui, pour moi, n'ont aucune utilité. Less is More. Et ici, c'est encore le cas, l'auteur en fait toujours plus et toujours trop alors que tous ces éléments pourraient être purement et simplement supprimés sans nuire une minute à son histoire. C'est bien de s'inspirer de l'univers et des personnages de Jane Austen, ce serait mieux de s'inspirer de sa simplicité.

       En fait, c'est d'autant plus dommage qu'il y a des idées que j'ai vraiment trouvé géniales mais leurs justifications sont souvent mauvaises. Quelques exemples : l'absence et les blessures de Darcy sont intéressantes, le fait qu'il soit en mission pour le roi à ce moment-là, en revanche, est sans intérêt. J'ai adoré l'amour de Lizzy pour les plantes et l'idée de la fondation sur le domaine de Pemberley, j'ai détesté en revanche les raisons pour lesquelles les soeurs Bennet se retrouvent sans le sou qui sont pour moi, invraisemblables. Je trouve aussi l'idée qu'il arrive quelque chose de grave à Lydia et provoque un changement chez elle très judicieuse mais ça arrive trop tard, comme un cheveu sur la soupe. Bref, je n'ai cessé d'osciller entre contentement et mécontentement. 

       Enfin, si j'ai aimé entrer dans la tête de Darcy, je n'ai pas apprécié le changement constant de point de vue. On passe sans cesse notre temps à se demander qui peut bien parler (d'autant que ce n'est pas visible dans le style d'écriture) et cela ajoute encore de la confusion. De plus, savoir que Darcy et Lizzy s'aiment dès le début (un peu trop vite d'ailleurs) a pour conséquence qu'on s'impatiente beaucoup plus vite de leurs éternels atermoiements, là où Jane Austen nous offre une belle évolution des sentiments...

       Si vous vous êtes perdus au milieu de tous mes chipotages, je résume. Ce livre a beaucoup de potentiel et de nombreuses pistes d'amélioration. Il n'en est pas moins agréable à lire en l'état et propose malgré tout une austenerie honnête, bien meilleure que beaucoup de celles qui ont été traduites ces dernières années et qu'il ne serait pas désagréable de trouver sous le sapin...

     

      Et si vous voulez ajouter "Je me Souviens de Pemberley" à votre PAL, c'est par ici.