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une romance épistolaire

  • Lettre d'Elinor Ferrars à Elizabeth Bennett

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    correspondance d'autrefois, Jane Austen, Jane Austen France, Jane Austen is my wonderland, fleur hanna, chère jane, une romance épistolaire   En 14 ans de blog, j'ai eu le temps de lancer un grand nombre de projets et l'un d'entre eux me tenait particulièrement à coeur. Il s'agissait de Correspondance d'Autrefois, où chaque participante avait choisi d'incarner un personnage de son choix. Pour ma part, j'étais Elinor, après son mariage avec Edward, et j'échangeais avec Eiluned, qui organisait ce challenge avec moi.

       Il y a quelques jours, j'ai été amenée à me souvenir de tout cela au cours d'une conversation avec l'autrice Fleur Hana, pour des raisons dont je vous reparle très vite, et j'ai eu envie de repartager ici ma première lettre en tant qu'Elinor, en faisait appel à toute l'indulgence dont vous êtes capable...

     

    Barton Cottage, avril ....

       Ma très chère Lizzy,

     

       Je suis impardonnable de n’avoir donné aucune nouvelle récemment mais je garde tout de même l’espoir que vous ne serez pas trop fâchée contre votre vieille amie. Depuis la naissance de notre petit Charlie, j’ai eu tant de choses à faire et tant à m’émerveiller que j’en suis arrivée à mettre de côté même les activités qui me tiennent le plus à cœur, telle notre si précieuse correspondance. Et voilà que plus d’une année s’est déjà écoulée. Je suis impatiente d’avoir de vos nouvelles et de connaître toutes les histoires de Meryton et de Longbourn.

       Tout le monde se porte-t-il bien ? Continuez-vous toujours vos longues balades dans la campagne que nous aimions tant partager autrefois ? Je n’ai pas entendu parler d’un homme chanceux qui aurait épousé l’esprit le plus vif de toute l’Angleterre mais qui sait ce qui a pu se passer au cours de toute une année. Je chéris cependant l’espoir que vous n’auriez pas laissé passer un tel évènement sans m’écrire tout en souhaitant que vous trouviez rapidement un aussi grand bonheur que le mien.

       Vous serez heureuse d’apprendre que Charles court déjà partout et qu’il donne des ordres aux poules avec beaucoup d’aplomb pour son jeune âge ! Edward est apprécié de sa paroisse et prend son travail très à cœur. Je l’aide du mieux que je peux en rendant visite aux personnes malades et aux plus démunis.

       Quant aux autres, tout le monde se porte for bien. Marianne et le Colonel sont partis pour Paris. Je vous laisse imaginer dans quel état d’excitation elle se trouvait. Et pour ne rien arranger, elle a emmené avec elle Margaret, qui est maintenant une belle jeune fille de seize ans et qui, si l’on en croit Marianne, reviendra certainement fiancée à un Comte ! Comme vous le voyez, si Marianne s’est assagie et est aujourd’hui aussi heureuse que l’on peut l’être auprès du Colonel, elle n’en a pas tant changé que cela pour autant. Et bien que j’aime toujours autant ma vie ici et le calme de la campagne, il m’arrive parfois d’envier ma sœur, son caractère passionné et sa vie si trépidante.

       Après avoir toujours été si raisonnable par le passé, j’apprends à m’accorder plus de libertés maintenant que nos plus gros ennuis sont derrière nous. J’essaie de rendre visite à ma mère aussi souvent que possible pour qu’elle ne se sente pas trop seule et elle est toujours ravie de voir Charlie. Elle semble supporter sa situation à merveille et je la trouve la plupart du temps d’excellente humeur. Elle est aussi plus encline qu’avant à se mêler à la société et contre toute attente, passe beaucoup de temps chez les Middleton, avec Mrs Jennings. Marianne, si elle était là, dirait sûrement que notre mère doit être bien désespérée pour apprécier cette compagnie mais personnellement, je me réjouis qu’elle ait une amie à qui parler.

       Mais il s’est passée ici des choses bien plus étonnantes encore ma chère et je suis sûre que vous seriez bien en peine de deviner qui nous a rendu visite la semaine passée. Alors qu’Edward était en visite chez l’un de ses paroissiens, quelle ne fut pas ma surprise de voir apparaître, dans la cour de notre cottage, un magnifique équipage avec à son bord nulle autre que Mrs Ferrars. Elle s’est montrée égale à elle-même, s’est très vaguement excusée de ne pas nous avoir informé de sa visite qui se serait décidée au dernier moment semble-t-il, quoi que tout en me donnant l’impression que j’aurais pourtant du l’anticiper. Elle a ensuite demandé, que dis-je, exigé d’être présentée au petit Charles qu’elle n’avait toujours pas vu depuis sa naissance. Elle l’a regardé sous toutes les coutures sans même daigner le prendre dans ses bras, a déclaré qu’il avait un vague air de son défunt mari, parut satisfaite et s’en alla comme elle était venue, sans plus de cérémonie et sans ajouter un mot. Puisque je ne vous ai jamais rien caché et que vous êtes informée de tout ce qu’il a pu se passer, vous imaginez aisément ce qu’a pu m’inspirer cette visite. Edward a paru presque choqué lorsque je la lui ai relatée et nous nous interrogeons tous deux sur sa signification et les répercussions éventuelles que cela pourrait avoir dans le futur. Vous n’êtes pas sans savoir non plus qu’Edward avait été gracieusement pardonné mais la façon dont sa famille continuait à me traiter comme une intruse parmi eux avait fini par avoir raison de sa patience. Nous ne les avions guère revus depuis. Peut-être qu’être la mère du nouveau Charles Ferrars me vaudra à l’avenir plus de considération et sera l’amorce d’une réelle et complète réconciliation. Pas que je l’attende pour moi, je me passe très bien de fréquenter sa famille comme vous vous en doutez, mais je l’espère néanmoins pour Edward car, bien qu’il n’en dise jamais rien, je sais que ces évènements l’ont peiné et à quel point il souffre de la situation actuelle. Mais peut-être ne savez-vous pas que Lucy, après plus de deux ans de mariage, n’a toujours pas eu la joie de devenir mère et je pense que c’est en partie à cela que nous devons cette visite impromptue. Il semblerait que Mrs Ferrars commence à s’inquiéter sérieusement du fait que Robert n’ait toujours pas d’héritier et, selon Mrs Jennings, de ce que la bonne société londonienne commence à s’interroger de ne pas voir le petit Charles traité comme l’héritier légitime qu’il est. Nous attendons avec impatience de savoir ou cela va tous nous mener.

       Je vous en prie, chère Lizzy, écrivez-moi vite et ne m’épargnez aucun détail de ce qui fait votre quotidien et votre bonheur afin que j’ai l’impression de le partager un petit peu avec vous.

     

       Votre affectionnée, Elinor Ferrars.

     

       Et si vous ne pouvez vraiment pas attendre pour savoir de quoi j'ai bien pu parler avec Fleur Hanna, ou que vous vous en doutez déjà... suivez le lien.