Titre : La Seconde Vie de Jane Austen
Langue : Français
Genre : Indéfinissable...
Note : 4/5
Ce roman est à la fois un petit bijou et un ovni, une chose est certaine, il ne plaira pas à tout le monde...
Le postulat de départ situe Jane Austen à notre époque, dans la Drôme, au moment de la parution de son premier roman et se sert de ce prétexte, parce que finalement c'en est un, pour décortiquer et égratigner le monde littéraire actuel à travers ce prisme.
La première chose qui me saute aux yeux, c'est à quel point Mary Dollinger, une anglaise, écrit extrêmement bien, et en français s'il vous plaît. J'adore le style et le livre se lit tout seul. L'humour est également bien présent dès les premières pages et je trouve, d'une manière générale, la critique sociale à la hauteur de celle de Jane Austen à son époque, et c'est un compliment que je pense ne jamais avoir fait avant.
L'histoire, comme je vous le disais, n'est pas l'essentiel, et là encore je sais que ça ne plaira pas à tout le monde. Elle est assez simple et assez courte, on reste un peu en surface, comme pour respecter l'intimité et la pudeur de Jane Austen. Le seul point négatif pour moi, c'est la place et le comportement de certains membres de sa famille que je n'ai pas apprécié et dont je n'ai pas compris l'intérêt en plus.
Oui, parce qu'alors, attention, dans ce livre, il faut le savoir, tout le monde en prend pour son grade : le monde littéraire, les lecteurs et même Jane Austen elle-même et figurez-vous que c'est aussi ce que j'ai aimé. Parce que bon, la gentille tante sans relief qui écrit des histoires d'amour, ça va cinq minutes, merci bien Edward, mais elle était tellement plus que ça. Elle était drôle, piquante avec un petit penchant pour les potins et l'alcool certainement, pour autant qu'on sache, et c'est rafraîchissant. Jane Austen n'était pas parfaite. Et en lisant ce roman, j'ai trouvé la vision de Mary Dollinger sur l'auteur et ses romans très proche de la mienne et extrêmement réaliste. Et même si je n'étais pas d'accord avec tout, j'ai ri. Qu'est-ce que j'ai ri !
Alors, c'est sûr, si ce que vous aimez chez Jane Austen c'est la romance, passez votre chemin, mais si c'est son intelligence, son ironie et sa grande lucidité sur le monde qui l'entoure, vous devriez trouvez ici quelques passages plus que savoureux...
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Commentaires
Chère jardinière littéraire bilingue,
Merci pour vos chroniques que j'ai beaucoup aimées, en particulier cette version longue, très intéressante. Je suis intriguée par le passage sur la famille de JA et aimerais savoir ce qui vous a particulièrement déplu. J'aime lorsque l'on décortique un texte alors merci aussi pour cela. But once again, thank you so much for laughing,
Yours
Mary.
Chère Mary,
un grand merci d'être passée ici aussi.
Pour ce qui est de la famille de Jane Austen (attention spoiler), j'ai été étonnée de la façon dont est dépeinte Cassandra en fait...
Dear Alice, mon ordinateur vintage refuse de me donner la suite de votre message. Mais pour Cassandra, c'était une petite vengeance. À la mort de Jane Austen on a trouvé plus de 3000 lettres. Cassandra a fait le ménage en brûlant la plupart. Aujourd'hui il reste 160 seulement, principalement écrites à elle. C'est dire qu'
en ce qui concerne le personnage de Jane Austen la censure est passée par là et c'est bien dommage. Je reconnais que j'y suis allée un peu fort... Bien cordialement, Mary.
Chère Mary,
Je vous ai déjà répondu sur Instagram mais je voulais tout de même laisser une réponse ici. Et effectivement, maintenant que vous le dites, Cassandra l'a bien mérité ! Elle nous a privé de tant de choses !
Eh bien ! moi qui ne supporte pas qu'on réduise Jane Austen à de la romance, je crois que ce livre devrait me plaire.
Merci pour la découverte, je l'ajoute immédiatement dans mes listes :)
Ah bien écoute, tu devrais te régaler !