Auteur: Jennifer Becton
Langue: Français
Roman: Orgueil et Préjugés
Genre: Suite centrée sur un personnage secondaire
Note: 4/5
Qui n'a pas adoré détester Caroline Bingley, que se soit en lisant Orgueil et Préjugés ou en visionnant l'une des adaptations existantes. Pourtant, j'ai toujours eu le sentiment que Jane Austen ne dédaignait aucun de ses personnages. Elle les critique certes, montrent leurs mauvais côtés mais ils sont souvent également le fruit de leur époque ou de leur éducation et leur créatrice me parait prompte à leur pardonner ou tout au moins, à avoir pitié d'eux. Et c'est plus exactement ce que je ressentais pour Caroline Bingley.
Jennifer Becton prend la relève brillament sur ce point. Elle nous montre le point de vue de Caroline, ce qui motive ses actes, ses peurs, ses faiblesses et au-delà de la peine qu'elle peut nous inspirer, on en arrive même à l'aimer. Si, si, à la fin, j'aurais volontiers pris sa défense contre Elizabeth Bennet, c'est dire! Quand on en arrive à la compréhension d'un personnage, ou d'une personne, c'est également valable dans la vie, il devient difficile de lui en vouloir. C'est quelque chose que j'ai appris avec les années et l'expérience, et je suis extrêmement reconnaissante à Jennifer Becton de m'avoir fait apprécier Miss Bingley, dont je comprends les angoisses. Je suis même certaine que cela modifiera ma prochaine lecture de P&P avec de nouvelles perspectives à explorer.
J'ai également ressenti un vrai lien avec l'oeuvre originale grâce au personnage choisi. Miss Bingley y tenait un rôle important et en la retrouvant, on retrouve un peu d'Orgueil et Préjugés, plus qu'avec Charlotte Collins je trouve, ou avec d'hypothétiques filles Darcy (nièces, cousines, soeur de la belle-fille au troisième degré par alliance...).
Malgré tout, vous commencez à me connaître, je suis très tatillone lorsque l'on touche à mon auteur favori et on est loin de la complexité de l'oeuvre de Jane Austen. J'ai relevé quelques incohérences, j'ai été agacé par l'emploi du surnom "Caro" pour nommer Miss Bingley, j'ai vu venir l'intrigue amoureuse à 1000 lieues mais ce n'était ici pas assez important pour me gâcher ma lecture. Et si cela reste une romance légère, qui se lit facilement, elle n'en est pas moins des plus agréables.
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