Langue : Anglais
Roman : The Watsons
Genre : Suite
Note : 3/5
The Watsons est l'un des deux romans inachevés de Jane Austen. Si Sanditon a été délaissé à cause de la maladie, personne ne connait les raisons pour lesquelles celui-ci a été abandonné bien que de nombreuses théories aient été avancées. Le neveu de Jane Austen a même laissé quelques notes sur la façon dont le roman était censé se terminer. Il l'aurait su par ses cousines, qui l'auraient appris de leur tante Cassandra, à qui sa soeur Jane l'aurait dit. Vous suivez ? Toujours est-il qu'un roman inachevé, ça laisse la place à l'imagination. Il existe donc différentes fins de ce roman, écrites par différents auteurs au fil des années, et j'étais vraiment curieuse de découvrir l'une d'entre elles.
Emma Watson a perdu sa mère très jeune. Elle a trois grandes soeurs, deux frères et un père pasteur qui peine à nourrir sa famille. Quand son oncle et sa tante, bien plus aisés, proposent d'élever Emma comme leur fille et d'en faire leur héritière, le père n'y réfléchit pas à deux fois. Malheureusement, alors qu'Emma est devenue une belle jeune fille, son oncle meurt à son tour et sa tante se remarie, mettant alors toute sa fortune dans les mains de son nouvel époux et Emma se voit obligée de rentrer chez elle et de vivre, sans un sou, avec sa famille qu'elle ne connait pas.
Dès les premières pages, je suis un peu déçue, Ann Mychal a décidé de ne pas reprendre le fragment laissé par Jane Austen, ce qui est quand même dommage. Quand on a des mots tracé de la plume de ce grand auteur, on ne les laisse pas de côté en général. Je trouve également qu'elle change la perspective du roman en débutant son intrigue dans deux maisons où règne l'opulence quand The Watsons parle plutôt d'une famille modeste justement. Enfin, elle utilise malgré tout quelques phrases originales par-ci, par-là, au sein même de son propre texte, ce qui est pour moi une grave erreur puisque cela accentue le contraste entre les deux styles, qui est assez saisissant.
Ensuite, je me rends compte très rapidement également qu'elle ne respecte même pas le peu d'éléments présentés par Jane Austen. Non seulement cela, mais les éléments qu'elle change ou introduit n'apportent rien, voire nuisent à la cohérence du récit. Quant à la scène de rencontre inventée entre deux des principaux protagonistes, elle est juste ridicule.
Je sais, ça fait déjà beaucoup de points négatifs. Pourtant, c'est vraiment une lecture sympathique, une romance interessante, dans un cadre plaisant. Le problème c'est, comme souvent, d'avoir voulu y accoler le nom de Jane Austen. Ann Mychal aurait été mieux inspirée d'inventer ses propres histoires et ses propres personnages, je l'aurais jugée bien moins sévèrement.
J'aurais sans doute pu vous parler un peu plus longuement des aspects positifs, j'ai aimé par exemple ce qu'elle fait du neveu et de la soeur de Mr Howard, ou la ligne qu'elle a choisi de défendre, mais je suppose que c'est avant tout le côté austenien qui vous intéresse et de ce côté-là, je reste quand même mitigée. Malgré tout, je pense tenter à nouveau l'expérience et je renonce pas à trouver une fin qui me convienne tout autant que celle de Sanditon achevé par une autre dame.
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