Sanditon est le dernier roman inachevé de Jane Austen, dont elle a seulement écrit 11 chapitres, tout juste le temps de planter le décor et de nous présenter les premiers personnages. Cela laisse donc beaucoup de libertés pour écrire la suite, ce que les scénaristes de cette 'adaptation' n'ont pas hésité à exploiter...
Commençons par parler de Jane Austen, c'est tout de même pour cela que nous sommes là et sur son nom que le projet est bâti. C'est simple, pour moi, il ne reste absolument rien d'elle dans cette série. Ce qui manque particulièrement, c'est son humour et l'équilibre entre le bien et le mal, si je peux le dire ainsi. Ici, tout est sombre, tous les personnages sont soient menteurs, soient idiots, alcooliques, joueurs, incestueux et j'en passe. Connaissant Andrew Davies et ses penchants libidineux, je n'avais pas beaucoup d'attentes de toutes façons mais il a réussi à se situer encore en-dessous de celles-ci. Moi qui suis pourtant bon public, je pensais tout de même passer un bon moment alors qu'en fait, je n'ai rien aimé de ce feuilleton.
Et pour moi, le noeud du problème est là. Bon, d'accord, ce n'est pas du Jane Austen, je m'y attendais et je peux parfaitement passer outre, surtout concernant Sanditon qui n'était de toutes façons qu'à peine commencé... Mais même en éliminant cette donnée du tableau, je cherche encore ce qui peut séduire dans cette série. Elle ne me fait pas rire, l'humour est absent, elle ne me met pas du baume au coeur, c'est trop sombre et aucun personnage n'est agréable. Elle ne m'émerveille pas non plus, le village de Sanditon semble être fait en carton pâte. Les seuls plans interessants sont ceux de la plage et des falaises, éblouissants, je l'admets mais bien insuffisants à compenser le reste, surtout quand même la romance ne fonctionne pas.
Je continue ? C'est sans subtilité, caricatural, très inégal, on sent la patte de différents scénaristes qui ne devaient pas tous être d'accord entre eux, les anachronismes sont pléthores, les premiers épisodes sont vulgaires. Si, si, vulgaire. Ça vous étonne ? Peut-être l'avez-vous vu en français ? Oui, parce que je pense que les doubleurs étaient tellement choqués eux-mêmes qu'ils n'ont pas osé traduire mot pour mot le texte original... C'est dire ! C'est de la Regency Romance bas de gamme. Andrew Davies ferait mieux d'adapter Julia Quinn que Jane Austen et encore, c'est une insulte à Julia Quinn. Au moins Bridgerton est drôle, pétillant et son anachronisme et ses scènes de sexes sont complètement assumées. Toute la différence est là.
Et avec tout cela, entre deux scènes pompées aux autres romans de Jane Austen, je m'ennuie... Si ça n'avait pas été pour le chroniquer, je n'aurais pas regardé jusqu'au bout, et c'est très rare que ça m'arrive. Je pense que l'on atteint le summum du ridicule et de l'inconvenant avec l'épisode à Londres ! Finalement, seul l'avant-dernier épisode je crois, où les choses s'apaisent et s'éclaircissent un peu est agréable à regarder.
Quant à la fin, qui a tant choqué, elle était plutôt un soulagement pour moi et le fait que la série ait finalement était renouvelée (ce qui ne lasse pas de m'étonner) sans Theo James me donne une toute petite lueur d'espoir parce que si vous trouvez que Sidney était le parfait héros austenien, par pitié, relisez Jane Austen.
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