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jane austen - Page 18

  • L'Héritage d'Anne de Bourgh

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    rosing park, héritage, droit des femmes, Jane Austen, Angleterre, Regency England, anne de bourgh, belote house   Pour savourer pleinement la plume et le génie de Jane Austen, il est parfois important de saisir toutes les subtilités du contexte de l'époque. C'est pourquoi aujourd'hui, je vous parle héritage. Une femme, en Angleterre, à l'époque de Jane Austen, peut-elle hériter ? Lorsque je vous ai posé la question sur la page Facebook, vous avez été 72% à à répondre non et pourtant, pensez à Anne de Bourgh...

       La réponse simple est donc « oui, une femme peut hériter ». En pratique, c’est évidement plus compliqué.

       La règle absolue à l’époque est de protéger à tout prix le domaine, les terres, la maison familiale. Pour cela, on veut être sûr que ces biens ne vont pas être dilapidés ou divisés entre différents héritiers, c’est pourquoi selon la loi, c’est le fils aîné qui hérite de tout ou presque. Pourquoi pas la fille aînée me direz-vous ? Tout simplement parce qu’elle va se marier, donc changer de nom, de famille et ses biens avec. Mais s’il n’y a pas de fils, alors c’est elle qui hérite (là encore, pensez à Anne de Bourgh). Et si les parents meurent sans testament et qu’ils n’ont que des filles, les biens seront partagés entre elles.

       Il y a évidemment une disposition qui peut compliquer encore cela et il s’agit de l’entail querosing park, héritage, droit des femmes, Jane Austen, Angleterre, Regency England, anne de bourgh, belote house l’on retrouve dans Orgueil et Préjugés. Ici il ne s’agit pas d’une loi mais d’une clause de testament renouvelée à chaque héritier. Elle donne la jouissance à vie d’un domaine à un homme sans que ce domaine lui appartienne. Il appartient en réalité d’ores et déjà à ses héritiers mâles. Cela veut dire que non seulement Mr Bennet ne peut pas transmettre sa propriété à sa fille aînée mais il ne peut pas non plus la vendre pour lui donner l’argent. Cette disposition était prise en général soit pour que les biens restent dans la famille (et donc passent par les hommes) soit parfois aussi dans le cas d’un héritier qu’on soupçonnerait d’être capable de tout dilapider.

       Un dernier mot sur les titres. C’est également la loi de la primogéniture qui s’applique ici et seuls les hommes peuvent porter les titres de noblesse héréditaires. Cependant, les femmes peuvent hériter d’un titre dormant, qui sera transmis à leur descendance masculine à venir.

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       Voilà, je crois que j’ai à peu près tout dit. Si j’ai oublié quelque chose, que vous avez des questions ou des rectifications à apporter, n’hésitez pas.

  • Jane Austen et les Traductions Françaises

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    Jane Austen, Jane Austen france, traductions, traductions française, maison d'édition, Isabelle de montolieu   Après avoir fait cette indispensable mise au point sur Facebook, je me dis qu'il est quand même très important d'en laisser une trace, le sujet est trop important, c'est pourquoi j'ai décidé d'en faire également un article ici.

       Nous allons donc parler traduction. Pour résumer, si vous avez lu Jane Austen, dans une traduction antérieure à 1970, vous n'avez jamais lu Jane Austen. Bon je dramatise mais... On me pose régulièrement la question de la traduction à choisir pour lire Jane Austen. Longtemps, je me suis contentée de répondre que je n'étais pas une experte dans ce domaine mais petit à petit je me suis renseignée, j'ai découvert des choses qui m'ont horrifiée et en préparant cet article, je me suis rendue compte que ce n'était que la partie émergée de l'iceberg.Jane Austen, Jane Austen france, traductions, traductions française, maison d'édition, Isabelle de montolieu

       Les premières traductions de Jane Austen en français arrivent très rapidement après sa publication anglaise mais à l'époque, la fidélité à l'oeuvre, c'était pas trop leur truc. Pour commencer, des passages entiers ne sont pas traduits, l'histoire est tronquée, mais il y a pire... Prenons deux cas particuliers.

       Mme de Montolieu. Elle a "traduit" Raisons et Sentiments en 1815 et Persuasion en 1821. Il serait plus juste de dire qu'elle les a adaptés en fait, réécrits, d'ailleurs, seul son nom à elle apparait sur la couverture des livres. Wikipédia le dit très bien donc je les cite : "Mme de Montolieu, à l'imagination romantique et au style plein d'emphase et de sentimentalité, décide d'« enrichir » pour son public la trop sobre élégance du style de Jane Austen." Ainsi, elle « traduit librement » Sense and Sensibility, n'hésitant pas à ajouter des détails de son cru et à réécrire le dénouement. Raison et Sensibilité, ou les Deux Manières d'Aimer Jane Austen, Jane Austen france, traductions, traductions française, maison d'édition, Isabelle de montolieuest un roman rempli de bons sentiments d'où sont gommés l'humour et l'ironie de l'œuvre originale. Isabelle de Montolieu traduit tout aussi librement Persuasion et ajoute, à son habitude, des éléments romanesques et de la sentimentalité." Je sens que vous commencez à comprendre l'étendue du problème.

       Henri Villemain traduit Mansfield Park en 1816. "Le roman est drastiquement raccourci et le style de Jane Austen est très altéré, voire censuré."

       Alors, je sais, vous vous dites que c'est absolument scandaleux mais que tout cela remonte à deux siècles en arrière. Et c'est là que le pire arrive, et je vous présente toutes mes excuses de mettre fin à vos illusions mais ces traductions sont toujours utilisées aujourd'hui par de différents éditeurs. Et après on s'étonne que Jane Austen passe pour écrire des romances à l'eau de rose... Là où ça se complique encore, c'est que si vous ouvrez votre exemplaire d'Orgueil et Préjugés, je suis prête à parier que vous aurez beaucoup de mal à trouver l'année de la traduction... Je parie également qu'aucune mention ne vous avertira que le texte n'est pas véritablement une version intégrale... Alors comment savoir ? Vous pouvez déjà fuir si vous voyez inscrit Isabelle de Montolieu ouJane Austen, Jane Austen france, traductions, traductions française, maison d'édition, Isabelle de montolieu Henri Villemain, là, où est même pas dans du Jane Austen donc vraiment par pitié, ne les lisez pas. Sachez également que la traduction d'Orgueil et Préjugés de Leconte et Pressoir, tronque des paragraphes entiers, comme celle de Félix Fénéon pour Northanger Abbey, Pierre de Puligua pour Emma ou de Mme Letorsay pour Persuasion. Après, bien sûr, certains éditeurs utilisent d'anciennes traductions (autres que celles que je viens de citer) mais les complètent et/ou les retravaillent. Difficile alors de dire quelle en est la qualité. De même, je n'ai pas lu et encore moins comparé toutes les traductions récentes, je ne peux donc pas véritablement en juger la qualité mais ces dernières années, la fidélité à l'oeuvre à quand même pris de l'importance. Et si vous cherchez encore quel exemplaire acheter, vous trouverez quelques pistes dans les illustrations de cet article...

       Voilà, et si un éditeur a envie de nous expliquer ses choix, ou pense que je me trompe, je serais vraiment ravie d'en discuter et il peut répondre en commentaire bien sûr.

     

       Update : si vous vous posez des questions sur les éditions Cranford, les Romans Éternels, je leur ai consacré un article entier.

  • Dans la Cuisine et le Jardin de Jane Austen

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    in the garden with Jane Austen, tea with Jane Austen, Kim Wilson, Jane Austen, Jane Austen France, traditions anglaises, tea time, jardins anglaisTitre : Tea With Jane Austen

    Auteur : Kim Wilson

    Langue : Anglais

    Genre : Vie et traditions autour de Jane Austen

    Note : 4/5

     

    Titre : In the Garden With Jane Austenin the garden with Jane Austen, tea with Jane Austen, Kim Wilson, Jane Austen, Jane Austen France, traditions anglaises, tea time, jardins anglais

    Auteur : Kim Wilson

    Langue : Anglais

    Genre : Vie et traditions autour de Jane Austen

    Note : 3,5/5

     

       Ces deux livres sont du même auteur, reprennent à peu près la même formule et mon avis ne diffère pas tellement de l'un à l'autre, j'ai donc décidé de vous épargner deux chroniques différentes.

       J'ai quand même eu une petite préférence pour le premier, pourtant je suis plutôt jardins anglais que thé mais peut-être que cela vient essentiellement de l'ordre dans lequel je les ai lus. Il y a au sein de chaque ouvrage, quelques répétitions, mais également d'un livre à l'autre. Du coup, je suppose qu'au bout d'un moment, j'ai commencé à me lasser. Celui sur les jardins est écrit plus petit, c'est un détail mais cela joue tout de même sur le confort de lecture et manque cruellement de structure. Les informations sont un peu toutes mélangées, un peu fouillis, comme se doit de l'être un jardin anglais finalement, non ?

       En dehors de ces petits bémols, ce sont deux ouvrages magnifiques, avec de sublimes illustrations, qui se lisent rapidement et qui fourmillent réellement d'anecdotes et d'informations très interessantes sur les traditions de l'époque, les petites choses de la vie de tous les jours :

       Saviez-vous que Jane achetait son thé chez  Richard Twinings, à Londres, que les Austen dînaient entre quinze et dix-sept heures, que Mrs Austen aimait jardiner et que le Syringa était l'un des arbustes favoris de Jane Austen ?

       En prime, vous trouverez pléthore de recettes à tester dans l'un et de conseils de jardinage dans l'autre. Mais si vous voulez un résumé du premier, je vous le livre en exclusivité : rien, absolument rien, n'empêchera jamais un anglais de déguster une bonne tasse de thé dans quelques circonstances que ce soit.

     

    in the garden with jane austen,tea with jane austen,kim wilson,jane austen,jane austen france,traditions anglaises,tea time,jardins anglaisTitre : The Jane Austen Cookbook

    Auteur : Maggie Black & Deirdre le Faye

    Langue : Anglais

    Genre : Vie et Traditions autour de Jane Austen

    Note : 2,5/5

     

       Quelques mot encore pour cet ouvrage qui nous présente des recettes que Jane Austen a certainement eu l'occasion de goûter, certaines étant même extraites du cahier de Martha Lloyd, qui vécu avec Jane. Deirdre le Faye est une très grande spécialiste de notre auteur favori et je n'ai aucun doute sur la qualité des recherches effectuées, sur l'authenticité des recettes ou encore sur le travail de transpositions. 

       Pour autant, je n'ai pas vraiment apprécié cet ouvrage. Il comporte très peu d'illustrations, les textes ne m'ont pas parue passionnants (sûrement parce que je l'ai lu juste après les deux autres et que c'est assez redondant) mais surtout, lorsqu'on en arrive aux recettes, c'est très confus. Je ne savais jamais qui parlait, l'auteur du livre, celui des recettes ?

       Enfin, je n'ai pas testé les recettes mais lire un livre en anglais est déjà un challenge qui demande beaucoup d'attention, comme la réalisation minutieuse d'une recette d'ailleurs, alors combiner les deux... En bref, si je ne devais vous en conseiller qu'un, ce serait sans hésiter Tea with Jane Austen.

     

    Et si vous voulez ajouter "Tea with Jane Austen" à votre PAL, c'est par ici

    et "In the Garden with Jane Austen", c'est par là

    enfin, pour ajouter "The Jane Austen Cookbook" à votre bibliothèque", suivez ce lien...

  • Le Moine de Matthew G. Lewis

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    le moine,matthew g. lewis,northanger abbey,les lectures de catherine morland,roman gothique,jane austenTitre : Le Moine

    Auteur : Matthew G. Lewis

    Langue: Français

    Note: 4/5

     

       Tout comme les Mystères d'Udolphe, le Moine ne peut pas vous être totalement inconnu si vous avec suivi de près les aventures de la jeune Catherine Morland dans Northanger Abbey. En effet, il est un de ses livres de chevet avec lequel elle aime s'effrayer et imaginer le pire.

       Antonia vient à Madrid avec sa mère pour implorer la pitié d'un parent mais en lieu et place de la protection qu'elle espérait, elle va se heurter à la convoitise et la malveillance des hommes alors qu'Agnès, enfermée au couvent, désespère de sa situation et de revoir un jour celui pour lequel son coeur bat...

       Voilà pour les grandes lignes de l'histoire. Il s'agit du roman gothique dans toute sa splendeur, dépeignant des jeunes femmes innocentes et des jeunes hommes héroïques prêts à tout sacrifier les uns pour les autres après avoir échangé un regard et quelques mots seulement... Bien évidemment, ils sont poursuivi par le malheur et la malchance sont une forme des plus diaboliques et qui se résume le plus souvent ici à la luxure de certains personnages.

       La construction est également particulière puisque l'on suit successivement différentes intrigues en revenant en arrière dans le temps à chaque fois. L'époque permet également à l'auteur de brosser un tableau de la femme qui, je l'espère, ne serait plus possible aujourd'hui et le clergé en prend également largement pour son grade !

       Je ne peux pas dire que j'ai moi-même frissonné de terreur durant ma lecture mais je peux imaginer tout l'impact que ce livre a pu avoir à son époque et l'impression qu'il a pu faire sur des jeunes femmes naïves ne connaissant pas encore grand chose de la vie. Je suis d'ailleurs très étonnée qu'elles aient eu accès à ce genre de littérature, où certaines scènes sont tout de même très explicites, où le sexe tient une si grande part et où l'on côtoie viol, meurtre, inceste et autre sujet du même genre. En comparaison, le recul que Jane Austen peut avoir par rapport à ce genre de littérature, qu'elle parodie dans son Northanger Abbey et dont elle se moque gentiment, nous montre une nouvelle fois sa connaissance pointue de la nature humaine, son intelligence et même, j'oserais dire, une clairvoyance que l'on peut trouver assez étonnante pour une jeune femme de cette époque, fille de pasteur célibataire.

        Quoi qu'il en soit, j'ai véritablement apprécié ma lecture de ce roman, malgré l'indulgence un peu trop marquée de l'auteur pour son personnage masculin principal à qui il trouve longtemps des excuses, et je vous conseille de tenter au moins une fois la lecture d'un roman gothique même si je crois qu'aujourd'hui leur effet est inverse de celui voulu au départ, et qu'ils portent plus à faire sourire qu'à effrayer le lecteur.

     

    Et si vous voulez ajouter "Le Moine" à votre PAL, c'est par ici