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Jane Austen - Page 13

  • Le Manuscrit Perdu de Jane Austen - Syrie James

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    syrie james,black moon,le manuscrit perdu de jane austen,jane austenTitre: Le Manuscrit Perdu de Jane Austen

    Auteur: Syrie James

    Langue: Anglais ou Français

    Genre: histoire autour de Jane Austen

    Note: 4/5

     

       Samantha McDonough vient passer quelques jours en Angleterre et se rend à Oxford. Elle y acquiert un petit recueil de poèmes dans lequel se cache une mystérieuse lettre qui pourrait  bien être de la main de Jane Austen et la mener vers un manuscrit inédit.   

       Pour une fois, je vais commencer par le positif de ce livre, parce que finalement, c'est ce qui prime. Si j'ai mis une si bonne note, c'est parce que c'est agréable à lire et, plus important que tout à mes yeux, on ressent l'amour et le respect de l'auteur pour Jane Austen.

       Deux histoires s'y imbriquent, celle de Samantha puis une autre dans le passé et le plaisir de lecture est au rendez-vous à chaque fois. Le thème choisit est également judicieux puisqu'il nous emmène là où toute Janéite rêve d'aller, au coeur d'une découverte retentissante pour notre petit monde austenien. Qui n'a pas rêvé d'une trouvaille mystérieuse, d'un septième roman de Jane Austen ou d'en savoir juste un plus sur elle? L'auteur a le mérite de nous emporter dans ce fantasme et les premiers chapitres joue particulièrement bien sur le suspense et nous tiennent en haleine. Je remercie également Syrie James de m'avoir épargné quelques arrachages de cheveux habituellement très fréquents au cours de mes lectures d'austeneries.

       Après, vous savez que je ne peux m'empêcher de décortiquer également tout ce qui ne va pas dans chaque livre se réclamant de Jane Austen et je suis sûre que c'est ce que vous attendez de moi d'ailleurs. Alors pour commencer, l'invraisemblance totale de l'histoire est le premier point noir bien sûr. La jeune américaine qui débarque en Angleterre et trouve en trois jours une lettre de Jane Austen et un manuscrit dont personne ne connaissait l'existence, tout ça la menant au beau manoir d'un encore plus beau jeune homme, riche et célibataire!!!! Bon ça fait beaucoup quand même. Passons...

       Ce qui m'a le plus gêné, c'est le procédé d'écrire soi-même dans une partie une histoire qui est censée être de la main de Jane Austen et d'écrire (de nouveau soi-même donc) dans l'autre partie à quel point cette histoire est bien écrite, du Jane Austen tout craché, quelle merveille!!! Bravo la modestie. D'autant que si j'ai dit que c'était agréable à lire, pas de méprise tout de même, nous sommes bien loin de la plume de notre chère Jane. Alors je comprends que cela sert l'histoire mais ce manuscrit étant soi-disant une oeuvre de jeunesse, des phrases telles que "ce n'est pas aussi bon que ce qu'elle a écrit et revisité par la suite mais..." auraient été selon moi beaucoup plus appropriées. Mais comme toujours, ce n'est que mon avis.

     

       Et si vous voulez en découvrir plus sur Syrie James, n'hésitez pas à lire mon billet sur son précédemment roman: The Lost Memoirs of Jane Austen.

     

    Et si vous voulez ajouter "le Manuscrit Perdu de Jane Austen" à votre PAL, c'est par ici.

  • Jane Austen et Virginia Woolf

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    Parfois, il faut savoir s'incliner devant les connaissances des autres et en terme de Virginia Woolf et de son rapport à Jane Austen, je me suis dit que la plus à même de vous en parler serait ma grande amie Eliza, du blog Passion Lectures, et elle le fait magnifiquement:

     

    « Of all great writers, Jane Austen is the most difficult to catch in the act of greatness. »

     

    jane austen,jane's admirers,virginia woolf,admirateurs,auteurs qui aiment jane austenIl est universellement admis que Virginia Woolf était une admiratrice de Jane Austen. Pourtant, lorsqu’on regarde de près les textes laissés par cette remarquable analyste littéraire, il est difficile d’y trouver de réels éloges sur Jane Austen. Il est plus courant d’y voir d’autres auteurs comparés à Jane Austen pour faire ressortir leurs faiblesses ou leurs imperfections. Mais on y trouvera peu d’explications détaillées des raisons pour lesquelles Virginia Woolf tenait Jane Austen parmi les plus grands écrivains, non seulement de langue anglaise, mais aussi parmi les plus grands écrivains point. Cette position mérite qu’on s’y intéresse : Jane Austen est loin, encore aujourd’hui, d’être unanimement reconnue comme un écrivain ayant compté dans la construction du roman tel qu’il s’est développé au XIXe siècle. Son entrée très récente dans la Pléiade et les nouvelles traductions qui ont été réalisées à cette occasion sous la direction de Pierre Goubert, sont le témoin d’une reconnaissance académique méritée, bien que tardive. Il n’est pas rare de lire encore, sous la plume de journalistes ou d’autres, que les romans de Jane Austen sont les ancêtres des romances et autres harlequinades. La mode des romances historiques et variations en tout genre sur ses romans (baptisées « austeneries » par Alice et ce terme est resté) n’ont pas contribué à rectifier la croyance populaire selon laquelle les romans de Jane Austen sont des romans féminins à l’eau de rose, où il n’est question que de soupirants et de mariage. Ce qu’on sait moins, c’est qu’en 1905 déjà, Henry James se plaignait que la masse des éditeurs avait transformé Jane Austen (et dans une moindre mesure les sœurs Brontë) en produit commercial[1]. Virginia Woolf, de son côté, suivant ainsi les grands esprits littéraires de son temps, sur très vite déceler, dans la masse des lectures qui furent son quotidien, le talent, voire le génie de Jane Austen. Et son œuvre en est remplie, depuis ses essais jusqu’à sa correspondance quotidienne.

    Selon ses biographes, à l’âge de vingt ans, Virginia Woolf avait déjà lu plusieurs fois tous les romans de Jane Austen, encouragée par son père, Leslie Stephen, qui en lisait des passages à voix haute à toute la famille. À cette époque, la seule source d’information concernant la vie et l’œuvre de Jane Austen était les Mémoires publiées en 1870 par son neveu James Austen-Leigh. Or Virginia Woolf ne pouvait pas savoir que ces Mémoires offraient une image terriblement lisse de l’auteur, au point de réécrire certains passages de sa correspondance pour atténuer son principal trait de caractère – l’ironie. Virginia Woolf se demanda longtemps comment une femme si conventionnelle, ayant une vie aussi rangée, put écrire ces six romans qu’elle admirait. En 1913, elle écrivit dans une revue : « La principale raison pour laquelle elle ne nous séduit pas comme le ferait d’autres écrivains moins importants est qu’il y a trop peu de rébellion dans son caractère […]. Elle semble avoir accepté avec le temps une vie trop calme, et pour toute personne qui lit sa biographie ou ses lettres, il est évident que cette vie était suffisante, commune et, dans le pire sens du mot, artificielle.[2] » Elle ajoute même : « Certains personnages comme Elinor Dashwood et Fanny Price nous ennuient franchement ; certaines pages, bien qu’écrites dans un anglais excellent, doivent être sautées. »

    Dix ans plus tard, en 1923, Virginia Woolf montrait un changement radical dans son approche de la romancière : « J’ai la témérité non seulement d’écrire sur Jane Austen, mais de le faire d’une manière qui s’oppose complètement à l’image habituelle de la tante célibataire romancière. [..] Car je préfère la présenter non pas dans l’attitude modeste que sa famille avait décidé pour elle, mais plutôt comme elle se présentait elle-même fréquemment, rebelle, satirique et sauvage. » La publication des œuvres de jeunesse de Jane Austen, à partir de 1922, donnèrent-elles une nouvelle matière à ceux qui voulaient comprendre l’éclosion de son talent dans son environnement et éclairèrent-elles son caractère ? En 1925, Virginia Woolf, prenant comme point de départ Amour et amitié, écrit à l’âge de quinze ans, complétait son premier portrait : « Charmante, mais abrupte, adorée chez elle, mais crainte des étrangers, à la dent dure, mais au cœur tendre.[3] » Elle découvrait enfin une sorte de transgression dans l’esprit de Jane Austen, qui non seulement pouvait être l’un des indices de son génie, mais répondait à son propre caractère et ses goûts littéraires, loin de la « légende » dorée transmise de génération en génération : « Elle crée l’un après l’autre ses idiots, ses poseurs, ses mondains. Elle les cerne en les cinglant d’une phrase qui, en s’enroulant autour d’eux, dessine leur silhouette à jamais. […] Parfois, il semble que ses créatures aient simplement vu le jour pour donner à Jane Austen la joie suprême de leur couper le cou. »

    Et c’est dans la maîtrise de cette ironie constante mais jamais blessante que se découvre la perfection de Jane Austen qui nous emmène sans y prendre garde : « Le jugement est si parafait, la satire est si juste que, quoi que constante, elle échappe presque à notre attention. » C’est la source du plaisir de la lecture autant que de l’amusement de ce petit monde mis en mouvement sous nos yeux : « L’esprit de Jane Austen a pour partenaire la perfection de son goût. […] Jamais romancier n’a fait preuve d’un sens aussi irréprochable des valeurs humaines. C’est à l’encontre de la légende d’un cœur infaillible, d’un bon goût invariable, d’une moralité presque sinistre, qu’elle s’écarte de la bonté, de la vérité et de la sincérité en ces manifestations qui font partie des morceaux les plus délicieux de la littérature anglaise. » Au point d’ajouter plus loin : « Parmi ses romans achevés, on ne trouve pas d’échecs et parmi ses nombreux chapitres, peu d’entre eux dont le niveau soit nettement en-dessous des autres. » Quel contraste avec ses premières analyses !  

    Maîtrise et précision. Voilà les deux principales qualités que Virginia Woolf reconnaît à Jane Austen. A cela s’ajoute l’équanimité de son œuvre. Le génie de Jane Austen ne se révèle pas dans une phrase jetée au milieu des autres, dans la finesse d’un personnage ou la construction habile d’une scène. « De tous les grands écrivains, Jane Austen est celle dont il est le plus difficile de surprendre les moments de grandeur[4] ». Dans un autre essai, Virginia Woolf essaie de remonter à la source de la satisfaction que nous éprouvons à lire notamment Orgueil et préjugés : « Au lieu d’avoir hâte, la dernière page finie, de partir en quête de quelque chose qui fasse contraste ou complément, quand nous avons lu Orgueil et préjugés nous faisons une pause. Cette pause est le résultat d’une satisfaction […] qui est, par sa nature, réfractaire à l’analyse, car la qualité qui nous satisfait est la somme de nombreux éléments différents, de sorte que si nous nous mettons à louer Orgueil et préjugés pour ses diverses qualités – son esprit, sa vérité, sa profonde puissance de comique – nous ne l’aurons néanmoins pas loué pour la qualité qui est la somme de toutes les autres. […] Dire que Orgueil et préjugés est comme un coquillage, une gemme, un cristal ou toute autre image de notre choix, c’est voir la même chose sous une apparence différente. Pourtant, si nous comparons Orgueil et préjugés à un objet concret, c’est peut-être parce que nous essayons d’exprimer cette impression, que nous avons imparfaitement dans d’autres romans mais ici avec netteté, d’une qualité qui n’est pas dans l’histoire mais au-dessus d’elle, qui n’est pas dans les choses elle-même mais dans leur arrangement. [5]»

    Pour Virginia Woolf, le lecteur ressent à chaque instant la présence d’une « architecture invisible dressée derrière l’animation et la diversité de la scène ». Cette architecture est le résultat d’un travail long et patient. A la lecture des Watson, Virginia Woolf note qu’elle était une de ces auteurs qui « exposent les faits plutôt platement dans leur première version, puis recommencent, encore et encore, pour les recouvrir de chair et d’atmosphère : […] l’ennuyeuse histoire de quatorze ans de vie familiale aurait été convertie en une autre de ces présentations exquises ». Car là est le cœur de l’admiration de Virginia Woolf pour Jane Austen : plus elle creuse et déconstruit ses romans, plus elle y trouve des éléments qui résonnent avec propres questionnements sur l’écriture et la littérature. Et plus elle s’incline devant cet écrivain qui conçut six chefs d’œuvre, sans avoir même une chambre à elle.

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    [1] La leçon de Balzac, conférence, 1905.

    [2] Article non signé, Times Literary Review, mai 1913.

    [3] “Jane Austen”, The Common Reader, 1925 (trad. dans Lectures intimes, Robert Laffont, 2013).

    [4] Article, Atheneum, décembre 1923.

    [5] “Phases of Fiction”, The Common Reader, 1925 (trad. dans L’art du roman, Points, 2009).

  • Les Voyages de Jane Austen

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    jane austen,les voyages de jane austen,jane austen is my wonderland,chaîne jane austen,lecture commune jane austen   Pour ceux et celles qui commencent un peu à me connaître, vous savez qu'avec la création de ce blog, deux choses m'importaient: le partage et permettre au plus grand nombre de découvrir Jane Austen. Je n'ai jamais cessé d'oeuvrer dans ce sens et aujourd'hui, j'ai une nouvelle idée à vous proposer: une "chaîne" Jane Austen.

       Attention, soyez attentifs:

    - Etape n°1: Je vais relire Persuasion, en V.O. et je vais noter des petits commentaires sur le livre. Je vais également prendre mon livre en photo devant un monument emblématique de ma ville et glisser la photo dans le livre. Je vais choisir 4 personnes qui ont envie de lire ou relire Persuasion en anglais (idéalement, se serait bien qu'il y ait au moins une personne qui ne l'ait jamais lu). Je vais envoyer mon exemplaire à la première lectrice qui elle-même le dévorera, c'est évident et l'annotera (de remarques hautement intelligentes ou complètement stupides, c'est aussi bien), pour ensuite l'envoyer à la lectrice suivante, sans avoir omis de joindre une photo du livre prise jane austen,les voyages de jane austen,jane austen is my wonderland,chaîne jane austen,lecture commune jane austendevant un monument de sa ville.  La dernière me renverra le livre.

    - Etape n°2Les quatre lectrices qui auront partagé cette lecture avec moi devront à leur tour faire découvrir un livre de Jane Austen, celui de leur choix, à quatre lectrices. Elles le liront, l'annoteront, le photographiront et l'enverront. Et ainsi de suite.

     

       Voilà pour l'idée de base. Le but est de commencer une chaîne et de la faire vivre aussi longtemps que possible.

       Concrètement, l'organisation va se faire désormais via le groupe Facebook du projet pour faciliter le dialogue.

       Un dernier détail. Je sais que certains jane austen,les voyages de jane austen,jane austen is my wonderland,chaîne jane austen,lecture commune jane austend'entre vous n'aimeront pas écrire sur un livre. Rien ne vous empêche de coller des post-its ou d'insérer des petits papiers ou toute chose utile. A vous de voir. Et pour ceux qui ont peur d'abîmer leur exemplaire (ou qui sont comme moi carrément maniaques!), vous pouvez acheter un exemplaire tout exprès. On en trouve facilement d'occasion ou à deux euros en anglais.

     

       Voilà, n'hésitez pas à me poser des questions si un point n'est pas clair. Avant de vous inscrire, j'aimerais vous demander de  réfléchir à l'implication demandée afin d'éviter autant que possible les désistements par la suite. Vous aurez deux livres à lire, à commenter , à photographier et à renvoyer. Si ça vous tente, à vous de jouer!

  • Jane Bites Back de Michael Thomas Ford

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    jane bites back,michael thomas ford,jane austen,austenerie,littérature para-austenienne,charlotte brontë,lord byronTitre: Jane Bites Back

    Auteur: Michael Thomas Ford

    Langue: Anglais

    Genre: Jane Austen pour héroïne

    Note: 4/5

     

       Les monstres, zombies et autres loup-garous, sont plus qu'à la mode dernièrement dans les austeneries. Ici, Jane Austen est un vampire, vit à notre époque et tient une petite librairie dans une bourgade tranquille prêt de New-York. Et alors qu'elle est obligée de voir chaque jour ses romans se vendre un peu plus sans en recevoir aucun bénéfice, elle attend depuis presque 200 ans qu'un éditeur accepte de publier son dernier manuscrit.

       J'avoue que j'ai trouvé la situation très amusante. Imaginez ce que penserait Jane Austen si elle était parmi nous aujourd'hui. Elle rirait peut-être de certaines austeneries farfelues, d'autres lui donneraient sûrement envie de s'arracher les cheveux et elle serait comblée de voir à quel point son oeuvre est appréciée! Mais quelle frustration se serait de ne rien pouvoir dire et de supporter que n'importe qui interprète sa vie et ses pensées à sa guise! Et c'est exactement le tableau que nous dépeint l'auteur et ce, avec beaucoup d'humour. Enfin, les fans de Charlotte Brontë seront peut-être moins de cet avis, mais je n'en dit pas plus! Sa Jane finit tout de même par trouver un éditeur et l'on suit également les étapes de la naissance du livre avec plaisir.

       Il y a souvent des incohérences dans ce genre de littérature mais ici tout est soigneusement justifié et je dois avouer que je pouvais m'imaginer qu'il s'agissait véritablement de Jane. Comment ça les vampires n'existent pas?

       La seule chose qu'il manque cruellement à cette histoire, ce sont des héros masculins digne de ce nom et vous admettrez que ce n'est pas un petit détail! Aucun ne m'a fait rêver et côté romance, c'est le calme plat et cette pauvre Jane semble ne pas avoir beaucoup plus de chance de ce côté-là que dans sa première vie.

       Ce qui ne m'a pas non plus convaincu, ce sont les extraits du nouveau roman. Non seulement ils n'apportent rien mais mieux vaut ne pas essayer de se mesurer à la plume de Jane Austen, c'est rarement une réussite.

       En bref, j'ai trouvé l'idée très sympa et divertissante. C'est une lecture rapide, agréable et qui m'a parfois bien fait rire! Mais je ne sais pas cependant, si ce sera au point de lire la suite...

     

    Et si vous voulez ajouter "Jane Bites Back" à votre PAL, c'est par ici.