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Jane Austen is my Wonderland - Page 17

  • The Man Who Loved Pride and Prejudice d'Abigail Reynolds

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    Abigail Reynolds, austenerie, Jane Austen, Jane Austen france, the man who loved pride and prejudice, Orgueil et Préjugés, darcy, réécriture moderneTitre : The Man who Loved Pride & Prejudice

    Auteur : Abigail Reynolds

    Langue : Anglais

    Roman : Orgueil et Préjugés

    Genre : Réécriture Moderne

    Note : 3/5

     

       Cassie est biologiste et passe tous ses étés à Cape Cod pour effectuer ses recherches. Son amie Erin, elle, n'oublie pas de s'amuser pour autant et, à peine quelques jours après leur arrivée, elle rencontre le gentil Scott et son taciturne ami, Calder...

       Vous les avez reconnues sans peine, nous avons là les mêmes bases qu'Orgueil et Préjugés pour commencer cette histoire. Pourtant, très vite, une énorme différence va émerger. Si dans l'original, chaque personnage a ses torts, ici le blâme revient entièrement à Cassie qui est assez odieuse, égoïste et pétrie de préjugés, à tel point qu'elle ne demande jamais à Calder ce qu'il fait dans la vie puisque selon elle, il est riche donc il ne fait rien. Si Cassie se trompe évidement lourdement sur Calder, il y a de toutes façons une dichotomie très marquée et assez dérangeante dans ce roman entre les riches et les pauvres, les Républicains et les Démocrates, les méchants et les gentils...

       Une mention spéciale d'ailleurs pour la scène de la plage où Cassie se déshabille devant Calder,   qu'elle connaît peu et n'apprécie que moyennement, pour se baigner entièrement nue et face à l'étonnement du jeune homme, sourit de ce "choc des cultures". Puis finalement, elle couche avec lui, dans l'eau, alors que leurs amis ne sont qu'à quelques mètres d'eux. Je ne sais pas exactement quelle culture c'est censé être, mais ce n'est pas vraiment la mienne non plus, désolée...

       Malgré ces bémols plus ou moins envahissants, on se laisse attraper assez facilement, on ne se refait pas, mais avant même d'avoir atteint la moitié du roman, à peu près tous les rebondissements de l'original ont déjà été épuisés et je me demande vers quoi la suite va évoluer quand la catastrophe se produit. Je vous spoile un peu mais Calder est auteur et pour se faire enfin comprendre de Cassie, il décide d'écrire leur histoire sous forme de, je vous le donne en mille, réécriture moderne d'Orgueil et Préjugés.

       Et là, les problèmes se multiplient :

    1.  Des passages entiers et très longs sont alors incorporés et j'ai franchement détesté.
    2. Abigail Reynolds vante le style de Calder, donc s'envoie des fleurs à elle-même et il n'y a pas franchement de quoi.
    3. On frôle le roman Harlequin et imaginer Darcy écrivant ce genre de livre, ça lui enlève quand même beaucoup de son charme.

       L'auteur nous aurait décrit une histoire complètement différente mais dans laquelle Calder aurait dépeint ses sentiments avec profondeur, le résultat eut été complètement différent mais ce pastiche de P&P dans le pastiche de P&P, ça manque totalement de subtilité.

       Heureusement, ce n'est qu'un mauvais moment à passer et commence alors la troisième partie du roman, de loin la plus interessante, pleine de bonnes idées et de challenges pour le couple mais du coup, on se demande vraiment pourquoi Abigail Reynolds n'a pas pris cette direction dès le départ et ça manque énormément de cohérence malheureusement. Le fil rouge est tellement inexistant que le roman pourrait se terminer à peu près n'importe quand sans que l'on voit la différence. Je garde donc une impression agréable mais confuse du résultat final.

     

    Et si vous voulez ajouter "The Man who Loved Pride & Prejudice" à votre PAL, c'est par ici

     

    Et sinon, by the way, juste comme ça, en passant, mon blog à dix ans. Happy Birthday to me.

  • L'Héritage d'Anne de Bourgh

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    rosing park, héritage, droit des femmes, Jane Austen, Angleterre, Regency England, anne de bourgh, belote house   Pour savourer pleinement la plume et le génie de Jane Austen, il est parfois important de saisir toutes les subtilités du contexte de l'époque. C'est pourquoi aujourd'hui, je vous parle héritage. Une femme, en Angleterre, à l'époque de Jane Austen, peut-elle hériter ? Lorsque je vous ai posé la question sur la page Facebook, vous avez été 72% à à répondre non et pourtant, pensez à Anne de Bourgh...

       La réponse simple est donc « oui, une femme peut hériter ». En pratique, c’est évidement plus compliqué.

       La règle absolue à l’époque est de protéger à tout prix le domaine, les terres, la maison familiale. Pour cela, on veut être sûr que ces biens ne vont pas être dilapidés ou divisés entre différents héritiers, c’est pourquoi selon la loi, c’est le fils aîné qui hérite de tout ou presque. Pourquoi pas la fille aînée me direz-vous ? Tout simplement parce qu’elle va se marier, donc changer de nom, de famille et ses biens avec. Mais s’il n’y a pas de fils, alors c’est elle qui hérite (là encore, pensez à Anne de Bourgh). Et si les parents meurent sans testament et qu’ils n’ont que des filles, les biens seront partagés entre elles.

       Il y a évidemment une disposition qui peut compliquer encore cela et il s’agit de l’entail querosing park, héritage, droit des femmes, Jane Austen, Angleterre, Regency England, anne de bourgh, belote house l’on retrouve dans Orgueil et Préjugés. Ici il ne s’agit pas d’une loi mais d’une clause de testament renouvelée à chaque héritier. Elle donne la jouissance à vie d’un domaine à un homme sans que ce domaine lui appartienne. Il appartient en réalité d’ores et déjà à ses héritiers mâles. Cela veut dire que non seulement Mr Bennet ne peut pas transmettre sa propriété à sa fille aînée mais il ne peut pas non plus la vendre pour lui donner l’argent. Cette disposition était prise en général soit pour que les biens restent dans la famille (et donc passent par les hommes) soit parfois aussi dans le cas d’un héritier qu’on soupçonnerait d’être capable de tout dilapider.

       Un dernier mot sur les titres. C’est également la loi de la primogéniture qui s’applique ici et seuls les hommes peuvent porter les titres de noblesse héréditaires. Cependant, les femmes peuvent hériter d’un titre dormant, qui sera transmis à leur descendance masculine à venir.

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       Voilà, je crois que j’ai à peu près tout dit. Si j’ai oublié quelque chose, que vous avez des questions ou des rectifications à apporter, n’hésitez pas.

  • Jane Austen et les Traductions Françaises

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    Jane Austen, Jane Austen france, traductions, traductions française, maison d'édition, Isabelle de montolieu   Après avoir fait cette indispensable mise au point sur Facebook, je me dis qu'il est quand même très important d'en laisser une trace, le sujet est trop important, c'est pourquoi j'ai décidé d'en faire également un article ici.

       Nous allons donc parler traduction. Pour résumer, si vous avez lu Jane Austen, dans une traduction antérieure à 1970, vous n'avez jamais lu Jane Austen. Bon je dramatise mais... On me pose régulièrement la question de la traduction à choisir pour lire Jane Austen. Longtemps, je me suis contentée de répondre que je n'étais pas une experte dans ce domaine mais petit à petit je me suis renseignée, j'ai découvert des choses qui m'ont horrifiée et en préparant cet article, je me suis rendue compte que ce n'était que la partie émergée de l'iceberg.Jane Austen, Jane Austen france, traductions, traductions française, maison d'édition, Isabelle de montolieu

       Les premières traductions de Jane Austen en français arrivent très rapidement après sa publication anglaise mais à l'époque, la fidélité à l'oeuvre, c'était pas trop leur truc. Pour commencer, des passages entiers ne sont pas traduits, l'histoire est tronquée, mais il y a pire... Prenons deux cas particuliers.

       Mme de Montolieu. Elle a "traduit" Raisons et Sentiments en 1815 et Persuasion en 1821. Il serait plus juste de dire qu'elle les a adaptés en fait, réécrits, d'ailleurs, seul son nom à elle apparait sur la couverture des livres. Wikipédia le dit très bien donc je les cite : "Mme de Montolieu, à l'imagination romantique et au style plein d'emphase et de sentimentalité, décide d'« enrichir » pour son public la trop sobre élégance du style de Jane Austen." Ainsi, elle « traduit librement » Sense and Sensibility, n'hésitant pas à ajouter des détails de son cru et à réécrire le dénouement. Raison et Sensibilité, ou les Deux Manières d'Aimer Jane Austen, Jane Austen france, traductions, traductions française, maison d'édition, Isabelle de montolieuest un roman rempli de bons sentiments d'où sont gommés l'humour et l'ironie de l'œuvre originale. Isabelle de Montolieu traduit tout aussi librement Persuasion et ajoute, à son habitude, des éléments romanesques et de la sentimentalité." Je sens que vous commencez à comprendre l'étendue du problème.

       Henri Villemain traduit Mansfield Park en 1816. "Le roman est drastiquement raccourci et le style de Jane Austen est très altéré, voire censuré."

       Alors, je sais, vous vous dites que c'est absolument scandaleux mais que tout cela remonte à deux siècles en arrière. Et c'est là que le pire arrive, et je vous présente toutes mes excuses de mettre fin à vos illusions mais ces traductions sont toujours utilisées aujourd'hui par de différents éditeurs. Et après on s'étonne que Jane Austen passe pour écrire des romances à l'eau de rose... Là où ça se complique encore, c'est que si vous ouvrez votre exemplaire d'Orgueil et Préjugés, je suis prête à parier que vous aurez beaucoup de mal à trouver l'année de la traduction... Je parie également qu'aucune mention ne vous avertira que le texte n'est pas véritablement une version intégrale... Alors comment savoir ? Vous pouvez déjà fuir si vous voyez inscrit Isabelle de Montolieu ouJane Austen, Jane Austen france, traductions, traductions française, maison d'édition, Isabelle de montolieu Henri Villemain, là, où est même pas dans du Jane Austen donc vraiment par pitié, ne les lisez pas. Sachez également que la traduction d'Orgueil et Préjugés de Leconte et Pressoir, tronque des paragraphes entiers, comme celle de Félix Fénéon pour Northanger Abbey, Pierre de Puligua pour Emma ou de Mme Letorsay pour Persuasion. Après, bien sûr, certains éditeurs utilisent d'anciennes traductions (autres que celles que je viens de citer) mais les complètent et/ou les retravaillent. Difficile alors de dire quelle en est la qualité. De même, je n'ai pas lu et encore moins comparé toutes les traductions récentes, je ne peux donc pas véritablement en juger la qualité mais ces dernières années, la fidélité à l'oeuvre à quand même pris de l'importance. Et si vous cherchez encore quel exemplaire acheter, vous trouverez quelques pistes dans les illustrations de cet article...

       Voilà, et si un éditeur a envie de nous expliquer ses choix, ou pense que je me trompe, je serais vraiment ravie d'en discuter et il peut répondre en commentaire bien sûr.

     

       Update : si vous vous posez des questions sur les éditions Cranford, les Romans Éternels, je leur ai consacré un article entier.

  • Dans la Cuisine et le Jardin de Jane Austen

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    in the garden with Jane Austen, tea with Jane Austen, Kim Wilson, Jane Austen, Jane Austen France, traditions anglaises, tea time, jardins anglaisTitre : Tea With Jane Austen

    Auteur : Kim Wilson

    Langue : Anglais

    Genre : Vie et traditions autour de Jane Austen

    Note : 4/5

     

    Titre : In the Garden With Jane Austenin the garden with Jane Austen, tea with Jane Austen, Kim Wilson, Jane Austen, Jane Austen France, traditions anglaises, tea time, jardins anglais

    Auteur : Kim Wilson

    Langue : Anglais

    Genre : Vie et traditions autour de Jane Austen

    Note : 3,5/5

     

       Ces deux livres sont du même auteur, reprennent à peu près la même formule et mon avis ne diffère pas tellement de l'un à l'autre, j'ai donc décidé de vous épargner deux chroniques différentes.

       J'ai quand même eu une petite préférence pour le premier, pourtant je suis plutôt jardins anglais que thé mais peut-être que cela vient essentiellement de l'ordre dans lequel je les ai lus. Il y a au sein de chaque ouvrage, quelques répétitions, mais également d'un livre à l'autre. Du coup, je suppose qu'au bout d'un moment, j'ai commencé à me lasser. Celui sur les jardins est écrit plus petit, c'est un détail mais cela joue tout de même sur le confort de lecture et manque cruellement de structure. Les informations sont un peu toutes mélangées, un peu fouillis, comme se doit de l'être un jardin anglais finalement, non ?

       En dehors de ces petits bémols, ce sont deux ouvrages magnifiques, avec de sublimes illustrations, qui se lisent rapidement et qui fourmillent réellement d'anecdotes et d'informations très interessantes sur les traditions de l'époque, les petites choses de la vie de tous les jours :

       Saviez-vous que Jane achetait son thé chez  Richard Twinings, à Londres, que les Austen dînaient entre quinze et dix-sept heures, que Mrs Austen aimait jardiner et que le Syringa était l'un des arbustes favoris de Jane Austen ?

       En prime, vous trouverez pléthore de recettes à tester dans l'un et de conseils de jardinage dans l'autre. Mais si vous voulez un résumé du premier, je vous le livre en exclusivité : rien, absolument rien, n'empêchera jamais un anglais de déguster une bonne tasse de thé dans quelques circonstances que ce soit.

     

    in the garden with jane austen,tea with jane austen,kim wilson,jane austen,jane austen france,traditions anglaises,tea time,jardins anglaisTitre : The Jane Austen Cookbook

    Auteur : Maggie Black & Deirdre le Faye

    Langue : Anglais

    Genre : Vie et Traditions autour de Jane Austen

    Note : 2,5/5

     

       Quelques mot encore pour cet ouvrage qui nous présente des recettes que Jane Austen a certainement eu l'occasion de goûter, certaines étant même extraites du cahier de Martha Lloyd, qui vécu avec Jane. Deirdre le Faye est une très grande spécialiste de notre auteur favori et je n'ai aucun doute sur la qualité des recherches effectuées, sur l'authenticité des recettes ou encore sur le travail de transpositions. 

       Pour autant, je n'ai pas vraiment apprécié cet ouvrage. Il comporte très peu d'illustrations, les textes ne m'ont pas parue passionnants (sûrement parce que je l'ai lu juste après les deux autres et que c'est assez redondant) mais surtout, lorsqu'on en arrive aux recettes, c'est très confus. Je ne savais jamais qui parlait, l'auteur du livre, celui des recettes ?

       Enfin, je n'ai pas testé les recettes mais lire un livre en anglais est déjà un challenge qui demande beaucoup d'attention, comme la réalisation minutieuse d'une recette d'ailleurs, alors combiner les deux... En bref, si je ne devais vous en conseiller qu'un, ce serait sans hésiter Tea with Jane Austen.

     

    Et si vous voulez ajouter "Tea with Jane Austen" à votre PAL, c'est par ici

    et "In the Garden with Jane Austen", c'est par là

    enfin, pour ajouter "The Jane Austen Cookbook" à votre bibliothèque", suivez ce lien...