Pour détendre un peu l'atmosphère après cette horrible lettre de Willoughby, on peut toujours compter sur les Janéites pour être des plus inventifs...
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Pour détendre un peu l'atmosphère après cette horrible lettre de Willoughby, on peut toujours compter sur les Janéites pour être des plus inventifs...
Toute la beauté des lettres et leur importance résident dans l'incertitude du genre de nouvelles qu'elles apportent, tantôt heureuses ou amusantes, tantôt triste ou perfide. Et lorsque l'on connaît un peu l'histoire de notre pauvre Marianne, on sait combien cette lettre qui en dit si peu par les mots, en dit tant par sa froideur et on souffre avec elle...
"Bond Street, janvier.
Chère Mademoiselle,
Je viens d'avoir l'honneur de recevoir votre lettre et vous prie d'accepter en échange mes sincères remerciements. Je suis navré d'apprendre qu'il ait pu y avoir quelque chose dans ma façon d'agir hier soir qui n'ait pas rencontré votre approbation? Bien que je sois dans le grand embarras pour découvrir par quel détail de mon comportement j'ai pu avoir le malheur de vous offenser, je vous conjure de me pardonner, ce qui, je vous l'assure, s'est produit sans aucune mauvaise intention de ma part. Je ne penserai jamais aux relations que j'ai eues autrefois avec votre famille dans le Devon sans les sentiments les plus vifs de plaisir et de gratitude, et je me flatte qu'ils n'auront point à disparaître sous l'effet de quelque méprise ou de quelque interprétation erronée de mes actions. L'estime que je porte à tout votre famille est des plus sincères. Mais si j'ai eu le malheur de donner à croire davantage que je ne ressentais ou que je ne cherchais à exprimer, je me reprocherai de ne pas avoir été plus circonspect dans la manière dont j'ai fait connaître cette estime. Que j'aie jamais voulu laisser entendre davantage est une chose dont vous reconnaîtrez l'impossibilité quand vous comprendrez que mon coeur est depuis longtemps promis à une autre et que beaucoup de semaines ne s'écouleront pas avant que cet engagement soit tenu. C'est avec beaucoup de regrets que j'obéis à vos ordres de retourner les lettres que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser et la mèche de cheveux que vous m'avez si obligeamment accordée.
Je suis, chère Mademoiselle, votre très obéissant et très humble serviteur,
John Willoughby"
Ah, perfide Willoughby...
Puisque l'importance d'une lettre pour nous, comme pour Jane Austen, n'est plus à démontrer, je continue sur le sujet et ne résiste pas au plaisir de partager avec vous ces quelques premiers mots de la longue lettre que Darcy adresse à Elizabeth après sa première demande en mariage:
"Rosings, huit heures du matin,
Ne craignez pas, Mademoiselle, en ouvrant cette lettre, que j'aie voulu y renouveler l'aveu de mes sentiments et la demande qui vous ont si fort offusquée hier soir. Je n'éprouve pas le moindre désir de vous importuner, non plus que celui de m'abaisser en revenant sur une démarche que nous ne saurions oublier trop tôt l'un et l'autre. Je n'aurais pas eu la peine d'écrire cette lettre ni vous de la lire, si le soin de ma réputation ne l'avait exigé. Vous excuserez donc la liberté que je prends de demander toute votre attention. Ce que je ne saurais attendre de votre sympathie, je crois pouvoir le réclamer de votre justice.
Vous m'avez chargé hier de deux accusations différentes de nature aussi bien que de gravité. La première de ces accusations c'est que, sans égard pour les sentiments de l'un ou de l'autre, j'avais détaché Mr. Bingley de votre soeur. La seconde c'est qu'au mépris de revendications légitimes, au mépris des sentiments d'honneur et d'humanité j'avai brisé la carrière de Mr. Wickham. Avoir ainsi volontairement et d'un coeur léger rejeté le compagnon de ma jeunesse, le favori de mon père, le jeune homme qui ne pouvait guère compter que sur notre protection et avait été élevé dans l'assurance qu'elle ne lui manquerait pas, témoignerait d'une perversion à laquelle le tort de séparer deux jeunes gens dont l'affection ne remontait qu'à quelques semaines ne peut se comparer. Du blâme sévère que vous m'avez si généreusement infligé hier soir, j'espère cependant me faire absoudre lorsque la suite de cette lettre vous aura mise au courant de ce que j'ai fait et des motifs qui m'ont fait agir. Si, au cours de cette explication que j'ai le droit de vous donner, je me trouve obligée d'exprimer des sentiments qui vous offensent, croyez bien que je le regrette, mais je ne puis faire autrement, et m'en excuser de nouveau serait superflu..."
Dans la vie comme dans l'oeuvre de Jane Austen, les lettres tiennent une place capitale. Presque tout ce que nous savons d'elle vient des lettres qui nous sont restés, presque tout ce que nous imaginons d'elle vient des lettres qui ont disparus!!
Quant à moi, je fais partie de ces personnes qui regrettent cette époque où les lettres étaient le seul moyen de communication et qui pensent qu'une simple lettre peut changer toute une vie... Et je sais que je ne suis pas la seule et que ma camarade Eiluned du blog Le Dévore Tant..., que je vous conseille, ne me contredira pas.
Aussi aujourd'hui nous aimerions vous proposer ensemble, ni un Swap, ni un Challenge mais une Correspondance d'Autrefois... Après l'attribution d'un ou plusieurs correspondants, il ne s'agira pas alors d'écrire de simples lettres, mais de faire quelques petits efforts d'imagination en se glissant dans la peau d'un personnage de l'époque régence ou victorienne, ayant existé ou complètement imaginé, ou encore dans celle d'un personnage de roman. J'imagine par exemple parfaitement pouvoir être Elizabeth Darcy, entretenant une correspondance avec sa soeur, Jane Bingley, après nos mariages respectifs...
Je ne sais pas si l'idée peut vous interesser mais si assez de volontaires sont d'accord pour se lancer dans ce projet avec nous, voici les modalités obligatoires:
- Choisir un personnage imaginaire qui colle avec celui de son correspondant et lui attribuer une date de naissance.
- Ecrire une lettre par mois, pas trop courte, écrite à l'encre sur un papier qui puisse paraître d'époque, pour une durée d'un an minimum.
- Echanger des colis par deux fois, autour du thème de l'écriture ou/et de celui de vos personnages, une fois pour l'anniversaire du personnage de votre correspondant, une fois à la fin de la correspondance.
- S'inscrire avant le 1er Avril afin que les premières lettres puissent partir en Mai.
- Choisir le nombre de correspondants avec lesquels on veut échanger, et donc le nombre de personnages que l'on veut jouer (1: Amoureux des Echanges, 2: Passionné de la Plume, 3 et plus: Grand Correspondant)
- Rendre compte de temps à autre sur votre blog (si vous en avez un) de l'avancée de votre correspondance.
Voila, je pense qu'avec ça on peut partir sur de bonnes bases, j'espère que vous serez aussi motivées qu'Eiluned et moi. Pour vous inscrire, rien de plus simple, laissez nous juste un petit commentaire pour le moment et pour tous les détails une page Correspondance d'Autrefois a été ajouté dans le menu, ainsi qu'un onglet tout exprès sur le Dévore Tant... d'Eiluned.