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Jane Austen is my Wonderland - Page 7

  • Raison, Orgueil et Persuasion

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    persuasion, Jane Austen, anne Elliot, captain wentworth, Jane Austen  Anne a-t-elle eu tort de refuser d'épouser le Capitaine Wentworth à 20 ans ? D'un seul et même cri du coeur, nous avons tous envie de crier "Oui". Et pourtant...

       Plus j'y pense, plus je connais le roman et Jane Austen elle-même, moins la réponse me paraît si évidente. En fait, j'en viens même plutôt à penser qu'elle a fait le bon choix, et également que c'est l'idée défendue par l'auteur. Regardons ça d'un peu plus près, voulez-vous ?

        1. Le contexte : le refus du père d'Anne de la voir épouser le jeune Frédérick Wentworth (ou du moins de la soutenir dans ce choix) relève purement et simplement de l'égoïsme et de la vanité. Celui de sa marraine repose sur des arguments bien différents. Certes, l'argent n'y est pas étranger, mais c'est une variable que les femmes de l'époque ne pouvaient vraiment pas se permettre de négliger. Imaginons qu'Anne et Frederick se marient, qu'elle tombe enceinte, qu'il parte en mer et périsse. Que serait-il advenu de la pauvre Anne et de son enfant... Je comprends qu'une personne qui l'aime, qui a veillé sur elle depuis la mort de sa mère, n'ait pas envisagée sereinement cette union.

       2. La Persuasion : Anne est-elle vraiment cette petite chose fragile qui s'est laissée persuader d'abandonner l'amour de sa vie ? Ou est-elle une jeune femme raisonnable, intelligente, qui trouvait difficile de se marier dans ces conditions et contre l'avis de sa famille et qui peut-être, je dis bien peut-être, s'attendait à ce que son fiancé se batte un peu plus pour elle... J'en profite d'ailleurs pour rappeler que "Persuasion" n'est pas le titre choisi par l'auteur.

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       3. L'Orgueil : On pourrait penser que l'orgueil est ici du côté des Elliot mais Frederick n'est pas tout blanc dans l'histoire. Il aurait pu se démener, prouver à Anne qu'il était digne d'elle, lui proposer de longues fiançailles, revenir une fois qu'il aurait eu les moyens d'entretenir une famille mais s'il ne fait rien de tout cela, c'est qu'il est blessé dans son orgueil.

       4. Le point de vue de l'auteur : alors avec Jane Austen, l'ironie, les sous-entendus, c'est peut-être difficile de savoir qui elle juge responsable mais analysons les faits : Anne a beaucoup souffert, elle s'est un peu éteinte mais elle semble en même temps en paix avec sa décision, et résiliante.  D'un autre côté, nous avons le Capitaine qui commence par l'insulter, se montre froid avec elle, flirte sans retenue avec une jeune femme et clame haut et fort qu'il aime les caractères décidés. Et quels sont les conséquences de ses actes ? Une jeune femme frôle la mort et lui, échappe de justesse à un mariage dont il ne veut pas. Pour moi, il est assez facile de deviner ce que pense l'auteur sur la conduite de l'un et de l'autre.

       5. Jane Austen : enfin, j'ai toujours fait un parallèle entre Persuasion et ce que l'on suppose être l'histoire d'amour de jeunesse de Jane Austen avec Tom Lefroy. Pour moi, c'est comme si elle exprimait à travers ce roman, comme j'en ai déjà parlé dans un article précédent, la façon dont elle aurait aimé que les choses se terminent pour elle. Tom Lefroy lui, une fois sa situation établie, n'est jamais revenu pour épouser Jane. Il me semble aussi aujourd'hui, qu'avec beaucoup de mélancolie, dans un texte qu'elle a écrit quelques moins avant sa mort, elle exprime à quel point elle comprend ce que cette union aurait eu d'imprudent...

       6. La conclusion : et si tout cela ne vous a pas convaincu, je vous invite à relire la fin du roman et la discussion d'Anne et Frederick précisément sur ces sujets.

     

       Alors, pensez-vous toujours qu'Anne a eu tort de dire non au Capitaine ? 

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  • À la Table de Jane Austen de Robert Tuesley Anderson

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    à la table de jane austen,jane austen,jane austen france,livre de cuisine,robert tuesley andersonTitre : À la Table de Jane Austen

    Auteur : Robert Tuesley Anderson

    Langue : Français

    Genre : Livre de Cuisine

    Note : 5/5

     

       On pourrait croire qu'il s'agit d'un énième livre de cuisine tout bête, on aurait tort ! Mais je commence par l'évidence : ce livre est magnifique. La couverture, le dos, les illustrations, les photos, tout est soigné, un vrai régal pour les yeux, c'est plutôt un bon début pour un livre de cuisine, non ?

       Quant au contenu, il est extrêmement riche. Vous n'y trouverez pas seulement de quoi cuisiner mais véritablement de quoi lire, avec tout ce qu'il faut savoir sur la nourriture et les traditions qui l'entourent à l'époque géorgienne, comme l'heure des repas, la mode du pique-nique... Et tout cela relié en permanence à l'oeuvre ou la vie de Jane Austen. Tout simplement passionnant.

       Côté recettes (enfin, me direz-vous) : nombre d'entre elles m'ont parue appétissantes, réalisables, au goût du jour, variées (on ne se cantonne pas à la cuisine anglaise). J'ai d'ailleurs prévu de tester deux ou trois petites pâtisseries ce week-end. Les mesures sont traduites, les ingrédients accessibles et il y en a pour tous les goûts, toutes les saisons, du chaud, du froid, des boissons et même quelques recettes végétariennes.

      Les (tous petits) regrets : deux anecdotes sont utilisées à deux reprises, une autre me paraît tout bêtement fausse, et le choix de traduire "gentry" par "petite noblesse" ne m'emballe pas mais ce sont vraiment des détails. J'aurais également beaucoup aimé avoir un petit mot de (ou sur) l'auteur lui-même à la fin.

       Voilà, il ne reste plus qu'à se lancer et à déguster !

     

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  • Les Enquêtes de Jane Austen, tome 1 - Le Fantôme de l'Abbaye de Julia Golding

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    jane austen enquête,les enquêtes de jane austen,jane austen investigates,le fantôme de l'abbaye,northanger abbey,austenerie,jane austen franceTitre : Le Fantôme de l'Abbaye

    Auteur : Julia Golding

    Langue : Français

    Genre : Jane Austen Enquête

    Note : 4,5/5

     

       À cause d'une indisposition de Cassandra, Jane se voit obligée de la remplacer chez Lord Cromwell, à l'Abbaye de Southmoor, pour aider sa femme à supporter les préparatifs d'une grand fête à venir (oui, tous ces domestiques qui s'agitent, ce doit être très fatigant). Mais sa mère l'a prévenue, elle a intérêt à bien se tenir ! À moins que ce ne soit trop lui demander...

       J'ai vraiment passé un excellent moment de lecture avec cette petite histoire sans prétention. Pour cette raison justement, qu'elle est sans prétention. On sent l'amour de l'auteur pour Jane Austen, on sent sa parfaite connaissance de son oeuvre et de sa vie et on ressent également son humilité, ce qui finalement manque à pas mal d'auteurs d'austeneries.

       Mais le point fort de Julia Golding, c'est l'humour. Je me suis tellement amusée à suivre la jeune Jane dans ses aventures ! Et les petits mots et lettres qui parsèment le récit sont pleins d'esprits et de facétie, digne de la famille Austen, comme cette notice nécrologique que la jeune Jane écrit pour l'une de ses robes ! Bref, c'est léger, ça se lit facilement et c'est drôle, ça fait déjà beaucoup de bons points. Ajoutez des personnages intéressants, avec du relief, un mystère et une enquête...

       Mais si je ne veux pas que vous soyez déçus de votre découverte, je me dois de vous avertir sur certains points. Tout d'abord, c'est très jeunesse, dans l'écriture et dans l'histoire. Ensuite, il est possible que j'ai autant aimé parce que je n'en attendais pas beaucoup et que c'est exactement la lecture qu'il me fallait à ce moment-là. Enfin, il serait très facile d'oublier que l'héroïne est censée être Jane Austen. Personnellement, ça ne m'a pas gênée et le fait qu'elle ait seulement 13 ans a également beaucoup joué. Si elle en avait eu 3 de plus, j'aurais sûrement levé les yeux au ciel de nombreuses fois, mais ce choix était judicieux et permet beaucoup plus de libertés, à l'auteur comme à l'héroïne !

     

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  • Ladies of the House de Lauren Edmondson

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    Jane Austen, ladies of the house, Lauren Edmonson, austenerie, raison et sentiments, sense and sensibility, réécriture moderneTitre : Ladies of the House

    Auteur : Lauren Edmondson

    Langue : Anglais

    Genre : Réécriture Moderne

    Roman : Raison et Sentiments

    Note : 3,5/5

     

       Alors que la famille Richardson commémore la disparition de leur père et mari, le sénateur Gregory Richardson, le scandale ne trouve pas de meilleur moment pour éclater. Il serait mort dans les bras dans sa maîtresse, et pire encore, il aurait détourné de l'argent public pendant des années !

       Ce que j'ai trouvé très interessant, c'est le choix du cadre pour la transposition, la haute société de Washington et le milieu politique. Je trouve non seulement que cela fonctionne très bien mais également que c'est un environnement assez riche pour y implanter de nombreuses intrigues. J'ai juste trouvé perturbant que les filles appellent leur mère par son prénom. Je ne savais jamais qui était qui !

       L'autre point fort du roman, c'est qu'il nous rappelle à quel point il s'agit d'un roman centré sur les femmes (il suffit de voir le titre) et des femmes fortes. C'est sûrement plus facile à constater à notre époque, où l'on comprend mieux les enjeux, qu'à celle de Jane Austen où il nous est facile de critiquer Mrs Dashwood par exemple, qui échoue à protéger Marianne de ses rêveries d'adolescente. Mais cette femme vient de perdre son mari et d'être chassée de chez elle ! Malgré ses faiblesses, elle n'en est pas moins courageuse. C'est pour cela aussi que j'aime les austeneries, jamais elles n'égaleront le talent de l'original mais elles offrent parfois des points de vue qui nous aident à mieux en saisir toutes les nuances. Ici, la mère m'a beaucoup amusée d'ailleurs, elle n'est pas aussi naïve qu'elle le laisse paraître et les filles sont bien décidées à ne pas se laisser définir par un homme, y compris leur père. Enfin, la relation entre les deux soeurs est également joliment esquissée même si c'est plutôt Wallis (Marianne) qui donne une leçon de vie à Daisy (Elinor) dans ce roman.

       Ce que j'ai moins aimé, c'est que le personnage de Daisy n'a pas la droiture de celui d'Elinor, ce qui aurait pourtant été plus qu'approprié dans ce milieu politique. Et comme, en plus, c'est certainement l'un de mes personnages préférés de Jane Austen et qu'ici l'histoire est racontée de son point de vue, c'était d'autant plus décevant. Les histoires d'amour ne sont pas vraiment passionnantes non plus alors que c'est quand même une part essentielle de l'intrigue, vous en conviendrez, et plus j'avançais dans ma lecture, plus je me détachais de Raison et Sentiments, je dois dire. Finalement, le côté politique, réussi, est un peu au détriment du reste. 

     

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