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Pour commencer, un petit rappel rapide de l'histoire de ce livre: Jane Austen en a commencé l'écriture quelques mois avant sa mort mais n'a malheureusement pas eu le temps, ni la force de le terminer. Cela laissa place à de nombreuses spéculations et différents auteurs ont depuis décidé de l'achever, avec plus ou moins de brio.
Nous y rencontrons les Parker, un couple fort sympathique vivant à Sanditon et ayant décidés de faire de leur village, la nouvelle destination à la mode. Et pour lui faire découvrir toutes ses merveilles, ils y inviteront la jeune Charlotte Heywood, notre héroïne.
Je dois dire qu'avant même d'ouvrir cet ouvrage, j'étais déjà mal disposé envers lui, je plaide coupable. Non seulement j'ai adoré la version de Marie Dobbs mais les critiques des lecteurs anglais et américains me laissaient craindre le pire et déplorer, une fois de plus, les choix de Milady.
Pourtant, j'ai essayé de mettre tout cela de côté et de juger de façon impartiale mais les éléments perturbateurs et agaçants n'ont fait que s'enchaîner les uns après les autres et m'énerver d'autant plus.
Le premier, et non des moindres, est qu'il n'est spécifié à aucun endroit quelle est la partie du texte écrite par Jane Austen. C'est déjà pour moi un manque de respect total et une mauvaise entrée en matière mais les choses ne s'arrangent pas vraiment avec la traduction de ce fragment. Passons sur ces petits inconvénients et concentrons nous sur la partie de Juliette Shapiro.
Dès que nous basculons de son côté, il se passe deux choses: au moins trois des personnages principaux changent complètement de caractère et pas cinq pages ont été tournées qu'une jeune fille est retrouvée échevelée dans les fourrées. Seriously????
Du coup, vous êtes en train de vous demander pourquoi j'ai quand même mis 3 sur 5 à ce roman. J'ai beaucoup hésité je dois dire mais comme c'est souvent le cas avec ces austeneries, le livre en lui-même est sympathique et agréable et se lit facilement, ce qui explique cette note. Mais si je devais juger seulement de son rapport à notre auteur adorée, je n'aurais mis qu'1/5. Une fois encore, un auteur prend Jane Austen pour prétexte pour faire vendre ses livres, tout en écrivant quelque chose qui n'a rien à voir avec elle et ça m'agace. Si je comprends les motivations de ces auteurs et autres éditeurs, il faut bien se rendre compte que ceux que l'on prend pour des imbéciles une fois de plus, c'est nous. A vous de voir si vous êtes prêt à passer au-dessus de cela pour lire un livre agréable ou si c'est pour vous rédhibitoire.
Pour ceux qui n'en auraient pas encore entendu parler, c'est l'histoire d'Orgueil et Préjugés "downstairs". C'est à dire que c'est la vie des domestiques de Longbourn au moment du déroulement des évènements du livre.
Personnellement, je l'ai lu en anglais et je dois dire que j'ai avancé doucement parce que le vocabulaire et l'écriture sont très riches. On est bien loin de certaines austeneries de base que je peux lire en une après-midi, en anglais ou pas, et c'est une bonne chose. Ici, l'auteur a une belle plume et sans conteste une éducation et une culture solide. Même si cela ralentit ma lecture en anglais, c'est vraiment un point positif et assez rare qu'il faut souligner et je ne doute pas que la lecture en français doit être un régal.
Nous plongeons donc dans la vie de Sarah, et là encore, nul doute que Jo Baker s'est particulièrement bien documentée sur la domesticité de l'époque. Nous entrons dans tous les détails des tâches qui font la journée de cette jeune fille, parfois même un peu trop je dois dire. Je pense que le livre n'aurait pas souffert de moins de réalisme si l'on nous avait épargné le contenu des pots de chambre!
Ce qui est particulièrement intéressant dans cette approche, c'est que l'on découvre les personnages que l'on pensait si bien connaître sous un angle tout différent. On a de la peine pour Mary, et même un peu pour Mr. Collins, et on se rend compte que Lizzy aussi à ses défauts et cela de façon assez amusante. C'est Sarah qui le dit: Miss Elizabeth n'arpenterait pas si facilement toute la campagne à pieds dans la boue si c'était elle qui devait laver ses jupes!
Ce qui est moins intéressant dans le procédé en revanche, c'est qu'en toute honnêteté, il ne se passe pas grand chose... Dans l'original, même si ce sont Lizzy et Darcy qui nous intéressent, il y a nombre d'autres intrigues secondaires qui manquent ici. Et le pire est le retour dans le passé de l'un des personnages durant lequel je me suis particulièrement ennuyée.
Quant à son rapprochement avec Orgueil et Préjugés, n'en attendez pas trop. Non seulement, on ne suit l'histoire que de loin mais en plus, je n'ai pas du tout aimé les actes attribués à certains personnages. Quelques petites déceptions sur la fin donc et si cela reste très agréable à lire, je reste perplexe sur l'accueil triomphal qui lui a été fait je dois dire.
Les monstres, zombies et autres loup-garous, sont plus qu'à la mode dernièrement dans les austeneries. Ici, Jane Austen est un vampire, vit à notre époque et tient une petite librairie dans une bourgade tranquille prêt de New-York. Et alors qu'elle est obligée de voir chaque jour ses romans se vendre un peu plus sans en recevoir aucun bénéfice, elle attend depuis presque 200 ans qu'un éditeur accepte de publier son dernier manuscrit.
J'avoue que j'ai trouvé la situation très amusante. Imaginez ce que penserait Jane Austen si elle était parmi nous aujourd'hui. Elle rirait peut-être de certaines austeneries farfelues, d'autres lui donneraient sûrement envie de s'arracher les cheveux et elle serait comblée de voir à quel point son oeuvre est appréciée! Mais quelle frustration se serait de ne rien pouvoir dire et de supporter que n'importe qui interprète sa vie et ses pensées à sa guise! Et c'est exactement le tableau que nous dépeint l'auteur et ce, avec beaucoup d'humour. Enfin, les fans de Charlotte Brontë seront peut-être moins de cet avis, mais je n'en dit pas plus! Sa Jane finit tout de même par trouver un éditeur et l'on suit également les étapes de la naissance du livre avec plaisir.
Il y a souvent des incohérences dans ce genre de littérature mais ici tout est soigneusement justifié et je dois avouer que je pouvais m'imaginer qu'il s'agissait véritablement de Jane. Comment ça les vampires n'existent pas?
La seule chose qu'il manque cruellement à cette histoire, ce sont des héros masculins digne de ce nom et vous admettrez que ce n'est pas un petit détail! Aucun ne m'a fait rêver et côté romance, c'est le calme plat et cette pauvre Jane semble ne pas avoir beaucoup plus de chance de ce côté-là que dans sa première vie.
Ce qui ne m'a pas non plus convaincu, ce sont les extraits du nouveau roman. Non seulement ils n'apportent rien mais mieux vaut ne pas essayer de se mesurer à la plume de Jane Austen, c'est rarement une réussite.
En bref, j'ai trouvé l'idée très sympa et divertissante. C'est une lecture rapide, agréable et qui m'a parfois bien fait rire! Mais je ne sais pas cependant, si ce sera au point de lire la suite...
En guettant avec attention les recherches Google qui mènent à mon blog, je remarque que très souvent vous vous demandez si tel ou tel livre a été traduit en français. Je tiens à préciser tout de suite que les élus sont peu nombreux et que se sont rarement les meilleurs mais pour qu'on s'y retrouve un peu mieux, je vais en faire un petit récapitulatif, vous verrez, on aura vite fait le tour!
Edit du 30.08.2014 : Il en existe maintenant une bonne cinquantaine, enjoy!